Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique
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Jean-Baptiste Baronian

Jean-Baptiste Baronian / Photo © Jean-Luc Lossignol, ARLLFB Membre belge littéraire
Élu le 12 octobre 2002
Prédécesseur : Thomas Owen
Fauteuil 28

Biographie

Jean-Baptiste Baronian est né à Anvers le 29 avril 1942 dans une famille arménienne rescapée du génocide perpétré par les Jeunes-Turcs, en 1915, et qui s’installe à Bruxelles en 1945. Il a une soeur aînée et trois frères plus jeunes que lui. Il est docteur en droit de l’Université catholique de Louvain, où il a fondé en 1967 une revue juridico-littéraire, Sed Lex, ainsi qu’une petite cellule d’édition, La Plume Ivre, qui a publié sa toute première nouvelle, Hoefnagel confondu.

Après un voyage de six mois au Moyen-Orient et son service militaire, il entre en 1971 aux Éditions Marabout et dirige les collections romanesques, dans lesquelles il fait notamment paraître des recueils de contes fantastiques inédits de Thomas Owen, Gérard Prévot ou encore Gaston Compère. Trois ans plus tard, il en devient le directeur littéraire et crée plusieurs collections, dont une, en grand format, dévolue aux littératures fantastiques nationales : la France, l’Italie, l’Angleterre, la Russie, l’Allemagne, l’Autriche… En 1975, il compose lui-même l’anthologie La Belgique fantastique avant et après Jean Ray, « un inventaire d’une richesse insoupçonnée », selon Jacques De Decker. Grâce à cette anthologie, il se lie d’amitié avec Jean Muno, Guy Vaes et Georges Thinès, trois fantastiqueurs qu’il admire.

Son premier livre de fiction, L’un l’autre, date de 1972. Suivront, au fil des décennies, une quarantaine de romans et recueils de nouvelles et de contes. Un très grand nombre d’entre eux se situent à Bruxelles, que Jean-Baptiste Baronian est un des premiers auteurs de sa génération, sinon le premier, à prendre pour un personnage romanesque à part entière et qu’il explore par le biais de l’imaginaire pur, un peu comme si la ville apparaissait à ses yeux comme une entité énigmatique, à la fois une et plurielle, inquiétante et fascinante.

C’est une des principales raisons pour lesquelles on pourrait regrouper des oeuvres telles que Scènes de la ville obscure (1977), Place du Jeu de Balle (1980), Les Quatre Coins du monde (1982), La Bibliothèque de feu (1984), Lord John (1986), La Nuit, aller-retour (1990), Le Tueur fou (1995), L’Apocalypse blanche (2000), Les Papillons noirs (2004), Quatuor X (2006), L’Enfer d’une saison (2013) ou Le Mauvais Rôle (2017) sous le titre générique « Les Mystères de Bruxelles ». Et dans ce cycle, il convient d’inclure certains de ses romans criminels initialement signés du pseudonyme d’Alexandre Lous — et qui n’en est pas vraiment un, puisque à l’état civil, l’auteur s’appelle Lous Baronian : Matricide (1981), Tableaux noirs (1984), Jugement dernier (1988) ou L’Été est une saison morte (1998).

Mais Jean-Baptiste Baronian est aussi essayiste. Dans un premier temps, avec Un nouveau fantastique (1977), Panorama de la littérature fantastique de langue française (1978) et Jean Ray, l’archange fantastique (1981), il cherche à montrer l’importance d’un genre mal connu, voire mal aimé. En 1987, il est un des cofondateurs de l’association internationale « Les Amis de Georges Simenon », dont il est nommé président et qui édite, entre autres, les Cahiers Simenon. Par la suite, il publie de très nombreux articles sur le romancier liégeois et lui consacre six livres : Simenon, l’homme à romans (2002), Simenon ou le roman gris (2002), Portrait du romancier au dictaphone (2011), Le Paris de Simenon (2016), Simenon romancier absolu (2019) et Maigret docteur ès crimes (2019).

Grand lecteur de poésie depuis son adolescence, Jean-Baptiste Baronian, pour qui l’éclectisme constitue une faculté d’empathie, écrit par ailleurs la biographie de trois des plus importants d’entre eux : Charles Baudelaire (2006), Paul Verlaine (2008) et Arthur Rimbaud (2009). Sans être à proprement parler ce qu’on appelle un spécialiste, il montre à travers ces trois biographies qu’il connaît fort bien leur vie et leurs œuvres, et participe bientôt à divers colloques ainsi qu’à des émissions de radio et de télévision à leur propos, non sans veiller à tout moment à s’aventurer sur de nouvelles pistes. Il est d’ailleurs amené, en 2014, à être la cheville ouvrière du Dictionnaire Rimbaud pour lequel il rédige un nombre très élevé de notices. Son Baudelaire au pays des Singes, en 2017, lui vaut une presse unanime, Jean-Baptiste Baronian y abordant, en effet, des aspects ignorés sur le long séjour du poète et traducteur d’Edgar Allan Poe en Belgique.

Le Dictionnaire Rimbaud lui donne très vite le goût d’écrire ce même type de livre. Il se lance alors dans l’aventure du Dictionnaire amoureux de la Belgique (2015), aventure au sens que la démarche qu’il entreprend là est aussi hasardeuse que sentimentale. C’est sa Belgique à lui, sa propre Belgique, celle de ses passions et de ses humeurs, et non pas un ouvrage objectif, ou ayant la prétention de l’être, dénué de tout engagement personnel et de saveur.

Sur le même registre, Jean-Baptiste Baronian publie en 2019 le Dictionnaire de la gastronomie et de la cuisine belges, le premier jamais écrit sur le sujet, catalogue gourmand et malicieux des délices de la Belgique. Et tout y passe, ou presque, les couques de Dinant, les coucous de Malines, les pékets de Liège, les blanches de Hoegaarden, les baisers de Malmédy, les maitranks d’Arlon, les ballons de Tournai, les biscottes de Bruxelles… Le tout pimenté de citations littéraires. Dont celles de membres de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique : Louis Delattre, Marie Gevers, Robert Goffin, Georges Simenon, Claire Lejeune, Amélie Nothomb…

Jean-Baptiste Baronian y est lui-même reçu le 1er mars 2003 par Jacques De Decker, qui n’a pas hésité à voir en lui un « combattant des lettres » et un « profil atypique ». Et de citer l’ami Jean Muno disant qu’il y a toujours chez Jean-Baptiste Baronian et chez son alias, Alexandre Lous, « du magique en suspension ». Ce « magique », on le retrouve du reste dans ses nombreux albums pour enfants, dont De tout mon cœur (1998), traduit dans une quinzaine de langues.

– ARLLFB

Bibliographie

Romans, contes

  • L'un l'autre (Morel, 1972)
  • Autour de France (Laffont, 1974)
  • Scènes de la ville obscure (Laffont, 1977)
  • Le Grand Chalababa (Opta, 1977)
  • Le Diable Vauvert (Laffont, 1979)
  • Place du Jeu de Balle (Laffont, 1980)
  • Les Quatre Coins du monde (Laffont, 1982)
  • Sept simulacres (Van Balberghe, 1982)
  • La Bibliothèque de feu (La Pierre d'Alun, 1984)
  • Lord John (Hermé, 1986)
  • La vie continue (Bourgois, 1989)
  • La Nuit, aller-retour (Bourgois, 1991)
  • Le Tueur fou (Rivages, 1995)
  • Le Vent du Nord (Métailié, 1996)
  • Disques fantômes (Gilson, 1998)
  • L'été est une saison morte (Métailié, 1998)
  • Parmi tant d'autres crimes (Les Belles Lettres, 1999)
  • L'Apocalypse blanche (Métailié, 2000)
  • Histoires fantômes (La Renaissance du Livre, 2003)
  • Miroirs obscurs (Labor, 2003)
  • Les Papillons noirs (La Table Ronde, 2004)
  • Neuf petits crimes très ordinaires (Le Grand Miroir, 2006)
  • Quatuor X (Métailié, 2006)
  • Le Bureau des Risques et Périls (de Fallois/L’Âge d’Homme, 2010)
  • Dans les miroirs de Rosalie (de Fallois/L’Âge d’Homme, 2011)
  • Meurtre à Waterloo (Pire, 2011)
  • L’Enfer d’une saison (de Fallois/L’Âge d’Homme, 2013)
  • On ne voit pas la nuit tomber (de Fallois/L’Âge d’Homme, 2014)
  • Le Mauvais Rôle (Genèse Éditions, 2017)
  • Le Petit Arménien (Pierre-Guillaume de Roux, 2018)
  • Concupiscent (Lamiroy, 2021)

    Sous le pseudonyme d'Alexandre Lous :

  • Matricide (Clancier-Guénaud, 1981)
  • La Nuit du pigeon (Fleuve Noir, 1982)
  • Meurtres sans mémoire (Denoël, 1983)
  • Tableaux noirs (Clancier-Guénaud, 1984)
  • Jugement dernier (Denoël, 1988)
  • Rase campagne (Métailié, 1996)

Essais, biographies

  • Un nouveau fantastique (L'Âge d'Homme, 1977)
  • Panorama de la littérature fantastique de langue  française (Stock, 1978 ; édition refondue et complétée : La Table Ronde, 2007)
  • Jean Ray, l'archange fantastique (Librairie des Champs-Elysées, 1981 ; nouvelle édition : La Maison d’à côté, 2009)
  • La Légende du vin (Le Temps qu'il fait, 1995)
  • Simenon, l'homme à romans (Textuel, 2002)
  • Simenon ou le roman gris (Textuel, 2002)
  • Une bibliothèque excentrique (Le Temps qu'il fait, 2004)
  • La Bibliophilie : une sanction (L’Âge d’Homme, 2006)
  • Baudelaire (Folio, 2006)
  • Verlaine (Folio, 2008)
  • Rimbaud (Folio, 2009
  • Portrait du romancier au dictaphone (Les Amis de Georges Simenon, 2011)
  • La Littérature fantastique belge (Académie royale, 2014)
  • Dictionnaire Rimbaud (Laffont,  coll. « Bouquins », 2014)
  • Dictionnaire amoureux de la Belgique (Plon, 2015)
  • Le Paris de Simenon (Alexandrines, 2016)
  • Baudelaire au pays des Singes (Pierre-Guillaume de Roux, 2017)
  • Guide secret de Bruxelles (Ouest France, 2019)
  • Simenon, romancier nu (Pierre-Guillaume de Roux, 2019)
  • Maigret, docteur ès crimes (Les Impressions nouvelles, 2019)
  • Dictionnaire de la gastronomie et de la cuisine belges (Rouergue, 2019)

Principales anthologies

  • Récits de science-fiction de J.-H. Rosny Aîné (Marabout, 1973)
  • La France fantastique (Marabout, 1973)
  • La Belgique fantastique (Marabout, 1975)
  • Histoires terribles de revenants (Librairie des Champs-Elysées, 1979)
  • Histoires terribles d'animaux (Librairie des Champs-Elysées, 1981)
  • Romans préhistoriques de J.-H. Rosny Aîné (Laffont, coll. « Bouquins »,  1985)
  • Contes fantastiques de Théophile Gautier (Néo, 1986)
  • Trains rouges (Julliard, 1989)
  • Potions rouges (Julliard, 1990)
  • Enfants rouges (Julliard, 1991)
  • Livres rouges (Julliard, 1992)
  • En voilà des histoires de Frédéric Dard (Fleuve Noir, 1992)
  • Le Démon de février de Gérard Prévot (Fleuve Noir, 1998)
  • L'Invitée de Lorelei de Gérard Prévot (Fleuve noir, 1999)
  • Noir scénar (Les Belles Lettres, 2002)
  • Romans du monde de Georges Simenon (2 vol., Omnibus, 2010)
  • Cent poèmes de Verlaine (Omnibus, 2011)
  • Services des Affaires classées de Roy Vickers (Omnibus, 2012)
  • Cent poèmes de Rimbaud (Omnibus, 2012)
  • Inspecteur Van der Valk  de Nicolas Freeling (Omnibus, 2013)
  • Nouvelles secrètes et policières de Georges Simenon (2 vol., Omnibus, 2014)

Bibliophilie, poésie

  • Ecritures pour saluer Jo Delahaut (Delta, 1972)
  • Faux titre (Van Balberghe, 1982)
  • La Belle Volière (illustration de Roland Topor, Van Balberghe, 1982)
  • Fantômes dans la ville (Le Veilleur de nuit, 2000)
  • Maison hantée (Quadri, 2003)
  • Les Sept Voluptés de Virginie (tableaux de Camille De Taeye, Espace B, 2012)
  • Anastrophes au Bon Dieu (Lamiroy, 2021)

Albums

  • D'après Bruxelles (avec des photographies de Jean-Pol Stercq, Bernard Gilson, 1999)

Pour enfants

  • Une trentaine d'albums (entre autres chez Gallimard, Grasset, La Martinière, Le Sorbier, Lito, Circonflexe, La Réunion des Musées nationaux...)

E-bibliothèque

Impromptus

Discours de réception (séance publique du 1er mars 2003)



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