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Grand prix de Poésie 2023
Lauréat
Serge Núñez Tolin pour Les mots sont une foudre lente (Rougerie, 2023).
Autres finalistes
- Jan Baetens, Vacances Romaines, Les Impressions nouvelles, 2023.
- Alain Dantinne, Chemins de nulle part, L’Herbe qui tremble, 2023.
- Tarek Essaker, Les Cheminants, L’Arbre à paroles, 2023.
- Jacques Lacomblez, Que l’aube, Quadri, 2023.
Extrait de l'argumentaire du jury
Le jury entendait souligner également l’importance de l’œuvre que construit Serge Núñez Tolin depuis ses premières publications, il y a une bonne vingtaine d’années. Que l’on pense à la série des Silo (de I à IV) parue au Cormier, aux volumes publiés chez Rougerie tels L’ardent silence, La vie où vivre ou, plus récemment, Près de la goutte d’eau sous une pluie drue (2020).
Le recueil aujourd’hui lauré, Les mots sont une foudre lente, s’inscrit, comme tous les autres textes de Serge Núñez Tolin, dans ce qu’on pourrait appeler (c’est d’ailleurs le titre d’un mémoire consacré à l’auteur) « une poésie métaphysique à la recherche du quotidien ».
Et l’épigraphe de Philippe Jaccottet (ouverture à la première partie du manuscrit) — je la cite : « autour des simples paroles d’échanges, il pourrait subsister un infini » — pourrait à elle seule circonscrire le dessein de l’auteur. Les mots les plus simples (des mots pareils aux jours banals [p. 9], la vie revenue parmi les heures simples [p. 25] ou les riens insignifiants [p. 26]) sont ici porteurs d’une profonde réflexion aux allures philosophiques ou métaphysiques, comme déjà évoqué. « Il y a — écrivait notre confrère Éric Brogniet dans Le Carnet et les Instants — une forme de simplicité et de mystère dans cette poésie économe en images et orientée vers le questionnement de l’être. »
Un recueil qui certes se penche sur notre condition humaine, mais aussi qui creuse l’écriture elle-même, nous proposant de tenir simplement les mots comme « une foudre lente ».
Les mots sont une foudre lente est un recueil de sagesse, qui n’a pas peur de se confronter aux choses du dedans comme au quotidien le plus élémentaire, qui sait entendre le silence comme la voix des autres, qui nous installe face au miroir de nos vies et nous interpelle sans cesse.
– Yves Namur
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