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Lauréat :
André Sempoux pour l'ensemble de son uvre de fiction.
Jury :
Daniel Droixhe, Gabriel Ringlet et Guy Vaes.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Si l'Académie a tenu à saluer le talent de prosateur d'André Sempoux, alors qu'il est par ailleurs un essayiste et un poète importants, c'est que son travail de nouvelliste et de romancier est très particulier et demande que l'on s'y attarde particulièrement. Un récit comme Le dévoreur se caractérise par une approche très subtile de l'auto-analyse, ou du moins d'une situation des plus intimes, celle de la relation au père en l'occurrence, en cherchant à porter au jour l'expérience singulière tout en la dotant d'une résonance qui lui confèrerait une dimension partageable. Pas d'écriture du moi dans ce ce qu'elle pourrait avoir de solipsiste donc. C'est que chez Sempoux le cadre idéologique, voire politique, n'est jamais ignoré. Cette capacité de double approche, André Sempoux l'applique aussi dans son très beau roman Tasso, l'ami d'un autre temps, où il ne fait pas l'impasse sur la distance temporelle qui le sépare du Tasse, mais joue justement de ce décalage pour souligner paradoxalement l'actualité du poète. On trouve, dans les nouvelles de l'auteur, ce même souci de balancement entre le présent et le passé, entre l'événement brut et son élucidation, entre le récit et sa dimension interprétative. Sempoux peut se permettre cette équation difficile, parce qu'il dispose à la fois de la rigueur du chercheur et de l'intuition du poète, tout en étant animé par quelques causes qui lui tiennent profondément à cur et qui font de lui l'un de nos écrivains les plus subtilement engagés.
Autre prix de l'ARLLFB décerné à l'auteur :
Prix Sander Pierron 1994 pour son recueil Petit Judas.
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