Lauréat :

Georges-Olivier Châteaureynaud pour l'ensemble de son œuvre de nouvelliste.

Jury :

François Emmanuel, Pierre Mertens et Marc Wilmet.

Extrait de l'argumentaire du jury :

Dans le genre de la nouvelle auquel Henri Cornélus tenait à consacrer son prix, Georges-Olivier Chateaureynaud est un maître incontesté, et même l'un des meilleurs praticiens en langue française. S'il doit sa notoriété, comme cela arrive d'ordinaire, à un roman, puisqu'il obtint le prix Renaudot en 1982 avec La faculté des songes, il a publié suffisamment de recueils pour être l'un des nouvellistes francophones les plus prolifiques, ce dont témoigne son monumental rassemblement de fictions brèves qui réunit, chez Julliard, sa production dans le domaine de 1972 à 1988. Il serait temps qu'un autre ensemble, au moins aussi riche, englobe tout ce qu'il a écrit depuis, notamment ce Singe savant terrassé par deux clowns qui lui valut la bourse Goncourt de la nouvelle en 2005.
   La manière de Chateaureynaud relève du fantastique, certes, à la frontière du merveilleux quelquefois, et doit l'essentiel de son impact à une maîtrise de l'écriture prodigieuse, qui parvient à subjuguer le lecteur, et à le conduire dans des zones inexplorées de l'imaginaire. Cette capacité rare, l'auteur parvient à en faire la démonstration improbable dans ses romans également, qui donnent le sentiment de maintenir à l'échelle nécessaire du genre le sortilège qu'il parvient avec tant d'art à distiller sur une plus brève distance. C'est l'impression que donne une fois de plus son plus récent roman, Le corps de l'autre, sa plus récente réussite.