Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique
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Prix littéraires


Prix Découverte 2024

Lauréate

Caroline Boulord pour Les nuits filantes (L’Arbre à paroles, 2024).

Image représentant Caroline Boulord et la couverture de son roman "Les nuits filantes"

Autres finalistes

  • Daphné Tamage, Le retour de Saturne (Stock, 2024)
  • Olivier Terlinden, Au-delà du vieux mur (Weyrich, 2024)

Extrait de l'argumentaire du jury

Le « prix Découverte » de l’Académie a été décerné cette année à Caroline Boulord, à l’unanimité, pour son premier recueil, Les Nuits filantes, édité par l’Arbre à paroles. Le prix honore donc aujourd’hui la poésie. 

Le jury a voulu couronner ce qui fut pour lui une véritable découverte : une démarche poétique rigoureuse, extrêmement singulière, qui fait preuve d’un style unique, très original et d’une esthétique mûrement réfléchie. Caroline Boulord a su créer un espace poétique très surprenant, occupé par la relation d’une mère à son nourrisson de quelques mois. Ici, aucun pathos, aucun sentimentalisme d’usage. L’écriture de Boulord est quasiment clinique, d’une précision stupéfiante jusque dans les détails de l’observation et de la description, toujours à distance, du bébé-petite-fille, ici nommée non par son prénom mais par le syntagme désignant l’enfant comme « la vie tout entière ». La langue des poèmes de Caroline Boulord transcende tout réalisme, le travail de l’écriture transposant ce qui est décrit, la relation à son bébé, dans un autre espace-temps, dans un imaginaire qui fait sortir le lecteur des sentiers battus de l’idéalisation du maternage. La langue de ces poèmes opère une mise à distance, une mise en perspective qui pourrait à première vue sembler « objectivante », c’est-à-dire faisant de ce bébé un objet d’observation. Mais il n’en est rien. Paradoxalement, la magie de la poésie réalise le contraire : ce petit corps nous apparaît comme un corps-sujet qui suscite de l’étonnement, de l’inconnu et qui surprend autant la mère que le lecteur du livre. Enveloppant le nouveau-né, le récit raconte au fil des jours l’avènement pas à pas de cette subjectivité fragile en train de naître appelant, par ses expressions vocales et gestuelles, l’écriture, la parole d’une mère qui devient poète. Les Nuits filantes, ce premier recueil de Caroline Boulord, révèle une voix vraiment nouvelle, au timbre unique qui témoigne d’une vision tout à fait surprenante de la relation mère-enfant. 

Rapport du jury : Philippe Lekeuche



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