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Lauréat :
Vincent Flamand pour son roman D'aussi loin que je me souvienne, il s'est toujours levé tôt (Éditions de l'Aube, 2010).
Jury :
Danielle Bajomée, Gabriel Ringlet, Marc Wilmet.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Récit de la dévotion paternelle, le texte de Vincent Flamand est tissé de sentiments singuliers, paradoxaux, qui n'entrent pas dans les cadres convenus du récit familial. Ni célébration ni règlement de comptes, il s'agit plutôt de la tentative de restituer une relation très particulière d'un fils à son père, où la présence de la mère reste aussi éloignée que le monde ordinaire lui-même. Comme le père est resté très proche de l'âge des innocences, ou réputé tel, il manifeste à l'égard de son fils un attachement qui ne peut que se compliquer lorsque le fils, lui, passe le cap de l'âge adulte.
Comme un renversement se produit, le fils se sentant devenir le père de l'auteur de ses jours, et ressentant, au moment de l'ultime séparation, une déchirure très particulière, à multiples sens, que l'écriture ultra- sensible de l'auteur cherche à communiquer. Il a le sentiment d'avoir vécu cet «étrange paradoxe d'avoir profité d'une enfance merveilleuse qui cependant n'a pas eu lieu». D'où une difficulté à porter un deuil très particulier, qui l'amène cependant à prendre de plus en plus conscience du lien qui les unissait.
Vincent Flamand a trouvé le langage de cette situation affective sans équivalent, qu'aucun repère existant ne permet de cerner. C'est ce qui fait le prix de ce livre : sa manière de coller au plus près d'une expérience sans modèle.
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