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Lauréat :
Jacques Richard pour Petit traître (Albertine, 2012).
Jury :
Jean Claude Bologne, Raymond Trousson et Marc Wilmet. Rapporteur : Pierre Mertens
Extrait de l'argumentaire du jury :
« Petit traître est le récit poétique d’une enfance prisonnière. Empruntant souvent au poème une métrique classique, de brèves séquences disent un monde carcéral où des adultes dépossédés d’eux-mêmes, éraflés d’une guerre qui ne dit pas son nom, se résolvent à laisser ceux qu’ils n’assument plus. Vivre le quotidien d’un petit, enfermé sans attentes, c’est “ marcher dans le mensonge ”. Éprouver que trahir, et autrui et soi-même est un mode de survie au cauchemar du réel. »
L’émotion est ce qui porte cet ouvrage, sans sentimentalisme, mais poignant par sa manière de vriller la solitude telle qu’elle se ressent dans le plus jeune âge, hyper-sensible et paralysé par l’impossibilité de porter soi-même remède à son sort. Jacques Richard est aussi musicien et plasticien : son sens du rythme, du rapport des formes viennent-ils de là ? Le fait est que l’impact de ce texte, qui ne recherche jamais l’effet, mais ne laisse pas indemne pour autant, est prégnant.
Le livre couronné, Petit traître, avait été retenu comme finaliste du dernier prix Rossel
Jacques Richard est par ailleurs l’auteur d’un recueil de nouvelles, L’Homme peut-être, à paraître, dont Pierre Mertens nous dit ceci : « Ce qui frappe, dans cette trentaine de nouvelles courtes en demi-teinte, mais dont la demi-teinte est un piège, c’est la surprise qui nous attend à tout moment. L’auteur nous plonge dans un univers visuel et sonore qui est un mélange de rigueur et de fantaisie. Il situe certes ses récits dans une Belgique familière, mais dont il montre bien le côté insolite par un art de la variation très bien manié. Dans ce grand jeu sur la réalité et la représentation, il nous laisse sur plus d’interrogations que de réponses. » |