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Lauréat :
Bernard Quiriny pour son recueil de nouvelles Contes carnivores (Seuil, coll. Cadre rouge, 2008).
Jury :
Jean-Baptiste Baronian, Daniel Droixhe, André Goosse.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Quiriny récolte les prix à foison pour ce recueil qui est son deuxième livre. Le prix Rossel, le prix Marcel Thiry lui ont déjà été décernés, et ce ne fut, dans les deux cas, que justice. Le Rossel s'efforce de ne jamais manquer un nouveau talent lorsqu'il est l'affirmation d'un écrivain majeur, il ne pouvait donc ignorer ce jeune juriste gagné par le démon des lettres. Son évidente parenté (quoiqu'inconsciente) avec l'auteur des Nouvelles du grand possible imposait qu'il s'inscrive au palmarès du prix qui porte son nom.
Le jury du prix Duterme qui devait désigner l'excellence d'un «recueil de récits touchant au fantastique» ne pouvait évidemment pas laisser passer ces Contes carnivores car ils rassemblent quelques-uns des meilleurs récits écrits dans ce courant depuis longtemps. Au point que l'on tient déjà, dans les milieu des vrais amateurs, ce quasi débutant pour un maître.
Le volume est à la fois composite et cohérent. Les histoires qui le composent ne sont pas totalement indépendantes les unes des autres, elles s'entrelacent par des motifs se faisant écho, disposent même d'un personnage récurrent qui leur sert de lien. Les situations qu'elles évoquent sont si singulières, et souvent inédites, qu'elles marquent bien vite la mémoire, et durablement. L'idée de cette femme que le simple geste de presser une orange ressuscite immanquablement, celle de ces fanatiques de marées noires qui n'en manqueraient pas une pour un empire sont de grandes premières dans le monde de l'imaginaire.
Une authentique originalité fonde ce livre, celle d'un univers intérieur très singulier qu'une précoce maîtrise coule dans des formes langagières qui lui sont d'emblée consubstantielles. Un écrivain de cette trempe ne surgit pas assez fréquemment pour que le jury, quoi qu'il fût déjà couvert de distinctions, ne le couronne pas l'année même où il s'est pleinement révélé.
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