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Lauréate :
Clélia Van Lerberghe pour son recueil de poèmes Sans temps ni cur (L'Arbre à paroles, 2009).
Jury :
Jacques Crickillon, André Goosse et Yves Namur.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Clélia Van Lerberghe est née en 1983 à Chimay, dans un milieu rural. Elle a étudié la philosophie à Namur et Louvain-la-Neuve. Elle est actuellement chercheur au Fonds National de la Recherche Scientifique et rédige une thèse sur le phénoménologue tchèque Jan Patocka. Sans temps ni cur qui reçoit cette année le Prix Nicole Houssa s'ouvre sur cette citation de Maurice Blanchot qui cerne assez bien le propos de l'auteure : «L'avenir est rare, et chaque jour qui vient n'est pas un jour qui commence. Plus rare encore est la parole qui, dans son silence, est réservé d'une parole à venir et tourne, fût-ce au plus près de notre fin, vers les forces du commencement» (Blanchot, La bête de Lascaux).
Cet ensemble qui alterne proses poétiques et fragments, est une réflexion grave sur les origines et les blessures de tout un chacun, au-delà même de son propre auteur. «Seul», écrit Clélia Van Lerberghe, «un ce n'est pas grave peut nous livrer à la gravité, c'est-à-dire au fond de soi. J'irai ouvrir d'autres portes. J'irai aussi loin que je peux pour taire cela selon ma gravité».
C'est aussi un premier travail qui n'a d'autre but pour son auteur que d'aller à la rencontre de soi-même. Et on peut penser ici à cette réflexion d'Otavio Paz dans Le Singe grammairien lorsqu'il écrit : «à chaque tournant le texte se dédoublait en un autre, à la fois sa traduction et sa transposition
je me rends compte à présent que mon texte n'allait nulle part, sinon à la rencontre de soi-même». Cela pourrait être aussi la réflexion de Clélia Van Lerberghe.
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