|
|
|
|
Prix international de Littérature française 2023
Lauréat
Benoît Reiss pour Un dédale de ciels (Arfuyen, 2022).
Autres finalistes
- Gaëlle Fonlupt, À la chaux de nos silences, Corlevour, 2023.
- Sarah Laulan, Éblouissante érosion, La Tête à l’envers, 2023.
- Ada Mondès, Des corps poussés jusqu’à la nuit, Les Carnets du Dessert de Lune, 2022.
- Étienne Paulin, Poèmes pour enfants seuls, Gallimard, 2023.
- Anna Ayanoglou, Sensations du combat, Gallimard 2022.
- Lisa Debauche, La nuit encore debout c’est pour ça que je ne dors pas, Maelström reEvolution, 2023.
Extrait de l'argumentaire du jury
C’est à l’unanimité que le jury du Prix international de littérature française a couronné le livre de poèmes de Benoît Reiss, Un dédale de ciels. Il fallait la poésie, la forme poétique, avec sa tonalité, son caractère sacré, pour rendre hommage à ces vivants, ces disparus, pour célébrer la vie qui fut la leur. En effet, certains des ascendants, des aïeuls du poète, ont été sauvés de la traque nazie, du fait de leur judéité, par quelques Justes auxquels ce livre est dédié. Un dédale de ciels se déploie dans la verticalité des générations, des ancêtres dont les lieux de vie, les gestes du quotidien, sont évoqués dans leur concrétude via une langue simple, claire et limpide. Le livre fait mémoire et, bien plus qu’un récit en poèmes, il constitue un récitatif. Lorsqu’on lit l’ouvrage d’une traite, dans son ensemble, on a l’impression d’une longue psalmodie, d’un psaume qui honore les disparus, qui traverse le désastre et la mort, long chant de mémoire, d’une grande tendresse, d’une grande pudeur. Certes, ce sont bien des poèmes individués, ayant chacun leur corps et leur identité, que nous lisons. Pourtant, reliés par la voix du poète, ils semblent ne former qu’un seul grand poème. Il bâtit un Tombeau littéraire qui rend hommage à leurs vies. Le poète circule entre ces générations — et avec elles —, dans une simultanéité temporelle que crée l’instant du souvenir : ces aïeux sont toujours là, perpétuellement. Et, par la grâce de la poésie, ils demeurent vivants.
– Philippe Lekeuche |