Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique
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Prix international de littérature française 2024

Lauréate

Jeanne Pham Tran pour De rage et de lumière (Mercure de France, 2023).

Image représentant Jeanne Pham Tran et la couverture de son livre De rage et de lumière"

Autres finalistes

  • Abigail Assor, La nuit de David (Gallimard, 2024)
  • Célestin de Meeûs, Mythologie du .12 (Éditions du sous-sol, 2024)
  • Caroline Dorka-Fenech, Tempêtes et brouillards (Éditions de la Martinière, 2023)
  • Emmanuel Ruben, Malville (Stock, 2024)

Extrait de l'argumentaire du jury

C’est à l’unanimité que les membres du jury du Prix international de littérature française de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ont choisi De rage et de lumière de Jeanne Pham Tran, très beau roman qui entretisse l’intime et l’étranger, la colère et l’amour, la douleur et la joie. 

L’intime qui, par l’évocation tout en pudeur de la longue maladie de la mère de la narratrice, ouvre sur l’inconnu de soi, sur un questionnement d’identité. 

L’étranger, approché à travers la figure extraordinaire et contrastée de Jack Preger, médecin des rues de Calcutta. « Un sacré type, certes, mais ce n’est qu’un homme (…) avec ses imperfections, ses cicatrices », ses fêlures, souligne l’autrice, qui ajoute aussitôt que ces failles, précisément, le lui « rendent infiniment humain » et que ce « sacré type qui n’est ni un saint ni un héros » l’aide à pardonner à son propre père défaillant, manquant. Et ainsi « l’aide à aimer », plus librement, plus amplement. 

La colère, la révolte que ressent la narratrice au début de son récit devant la maladie, les abandons, la misère, s’apaisent progressivement pour se convertir en action et en réparation. La rage n’est plus négative mais se fait passion de vivre, comme celle de la mère pourtant souffrante, au seuil de sa mort, et qui demande à sa fille de ne jamais oublier de « prendre soin de la beauté ». Celle des plus simples choses, celle de la vie. 

Alors la rage et la douleur se transmuent en lumière, cette lumière qui donne le « la » au récit dont la première phrase est : « Je me souviens de la lumière », puis glisse à travers tout le texte en lentes résurgences, et enfin se déploie à la dernière page à travers l’image de l’oiseau bariolé qui parcourt la Terre. 

Et l’écriture elle-même, tout en finesse et en fluidité, est lumineuse, déroulant une longue spirale qui s’aiguise, s’affine, laisse affleurer la grâce. 

Ce roman, à la fois très personnel, introspectif et documentaire, dialoguant, est une leçon de beauté, de bonté et d’humilité – ce qui, au fond, est du même ordre. 

Rapport du jury : Sylvie Germain



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