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Lauréat :
Jacques Dewitte pour son essai Le pouvoir de la langue et la liberté de l'esprit. Essai sur la résistance au langage totalitaire (Éd. Michalon, 2007).
Jury :
Pierre Mertens, Georges Thinès et Guy Vaes.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Premier ouvrage d'un philosophe belge qui a surtout, jusqu'à présent, communiqué ses réflexions sous forme d'articles, Le pouvoir de la langue et la liberté de l'esprit est un ouvrage qui a fait sensation l'année dernière. L'auteur s'y attache à l'analyse des perversions langagières sous les régimes totalitaires. Il se fonde pour ce faire sur l'uvre de Georges Orwell, qui est le plus connu des auteurs qu'il commente, mais aussi de Victor Klemperer qui étudia la langue du troisième Reich, qu'il désigna sous le sigle de «Lingua Tertii Imperii», de Dolf Sternberger, qui publia un Dictionnaire de l'Inhumain et du Polonais Aleksander Watt, dénonciateur de la «sémantique stalinienne». Ces évocations ne se limitent pas à la dénonciation de dérives qui se sont produites sous des régimes aujourd'hui abolis, mais elles contiennent des mise en garde pour l'avenir, tant il est vrai, comme le dit l'auteur, que «la menace n'est pas dissipée et elle ne le sera jamais, car elle reste plantée comme une épine au cur de la dimensions créatrice du langage». L'importance de ce travail qui fut précédé d'une longue maturation ne passa pas inaperçue, puisque l'auteur a vu son ouvrage salué par des publications comme Philosophie magazine. Il préfigure une uvre importante, puisqu'un nouvel essai, sur l'Europe cette fois, est déjà annoncé par l'auteur.
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