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Lauréat :
Paul Émond pour sa pièce Le Sourire du diable (Lansman Éditeur).
Jury : Françoise Mallet-Joris, Roland Beyen et Jacques De Decker.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Romancier, essayiste, Paul Émond est devenu, depuis sa première pièce, Les Pupilles du tigre, qui date de 1984, l'un de nos dramaturges les plus féconds et les plus fascinants. Son esthétique théâtrale à la fois rigoureuse et joueuse, grave et ludique, se développe surtout dans des comédies ironiques que l'on ne peut que situer dans l'orbite d'un Kundera, ses Inaccessibles amours ne sont-ils d'ailleurs pas un clin d'il aux Risibles amours de ce dernier? De Caprices d'images à Grincements et autres bruits, de Malaga aux Îles flottantes, son uvre avance, avec une rare cohérence, sur la voie d'une dramaturgie intelligente et inventive, où la comédie sert de révélateur des aberrations publiques et des malentendus privés.
Il semble que dans cet itinéraire Le Sourire du diable qui vient d'être créée à l'Atelier Théâtral de Louvain soit un jalon essentiel. Pièce plus franchement politique que les précédentes, elle traite des aléas que comportent les relations entre un intellectuel avec le pourvoir. L'uvre est notamment nourrie du long séjour de l'auteur en Tchécoslovaquie dans les années soixante, au cours duquel il rencontra sa femme Maya Polackova, mais aussi d'une réflexion sur les ambiguïtés de la démocratie technocratique.
Empreinte de poésie, très habilement construite, stimulante pour le metteur en scène et les acteurs, cette pièce intelligente et grinçante s'imposait au palmarès du prix Praga.
Autre prix de l'ARLLFB décerné à l'auteur :
Prix Emmanuel Vossaert 1974 pour son essai La mort dans le miroir.
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