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Lauréat :
Dominique Bréda pour Purgatoire.
Jury :
Roland Beyen, Jacques De Decker (rapporteur) et Paul Emond.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Avec un prénom au genre indistinct et un nom à la consonance batave (ne rime-t-il pas avec Gouda ?), Dominique Breda décourage les radars de la reconnaissance académique, il faut bien l’avouer. Autre facteur de résistance à l’identification précise : il est comme le furet, insaisissable parce que présent partout, du moins dans les lieux théâtraux périphériques et marginaux, ceux où bouillonnent véritablement la création, à la Samaritaine, par exemple, ou aux Riches-Claires, ou encore à la Toison d’Or où les éclaireurs de l’Académie l’ont repéré très tardivement. On dira : mais cela ne s’est passé que sept ans après sa première pièce, Intérieur Jour. Page blanche. Mais si l’on précise que depuis lors il en a écrites douze autres, on admettra que l’on a affaire à un dramaturge prolifique, pas négligent ou dilettante pour autant.
Il est, par ailleurs, photographe et musicien. Ce qui explique qu’il a un œil infaillible pour saisir ses contemporains sur le vif, mais qu’il ne se contente pas de leur tirer le portrait et d’enfiler les clichés. L’écriture de Breda est à la fois savante et accessible, ambitieuse mais sans prétention aucune. Ce qui ravit les comédiens qui, visiblement, se régalent, plaisir dont ils contaminent les spectateurs.
Parmi les textes qu’on lui doit , il y a une Emma qui n’arrête pas d’être reprise, incarnée par sa belle-sœur Julie Deroisin, variation autour du roman de Flaubert aussi maîtrisée et inventive que celle que lui consacra la dessinatrice anglaise Posy Simmonds. Récemment, on a vu de lui un Purgatoire dont la critique Catherine Makereel a écrit qu’il était à « mourir de rire ». C’est tout à fait exact, en particulier parce qu’en nos temps d’inflation humoristique souvent indigeste, il y démontre que la drôlerie, adossée à la clairvoyance, peut être le meilleur des viatiques. |