|
|
Lauréate :
Lucienne Strivay pour son essai Enfants sauvages : approches anthropologiques (Gallimard, 2006).
Jury :
Jacques De Decker, Jacques-Ch. Lemaire et Yves Namur.
Extrait de l'argumentaire du jury :
Un livre hors du commun, cet essai sur les enfants sauvages, qui date de 2006, est l’aspect le plus visible et le plus réputé de l’œuvre vaste de Lucienne Strivay, dont la curiosité est si diverses qu’elle défie l’inventaire, même si, comme on l’a dit, elle s’oriente le plus souvent vers l’exploration des interstices, notamment entre le règne humain et le règne animal, dont on aura deviné qu’elle conteste l’ampleur.
Cette approche singulière — proche de celle de Sandrine Willems qui fut lauréate du même prix, rappelons-le — mobilise en elle non seulement une rigueur scientifique incontestable qui a fait d’elle la titulaire du cours d’anthropologie de la nature à l’université de Liège mais aussi une richesse et une séduction d’écriture qui s’expliquent peut-être par une vocation poétique précoce qui lui valut une importante distinction dans sa prime jeunesse.
L’interrogation majeure de ce maître-livre, dont beaucoup de travaux de Strivay depuis ont perpétué la réflexion, se trouve bien exposée en sa quatrième de couverture : « Comment est-on passé de la fable, des mythes, des contes, des textes sacrés ou des hagiographie, ou encore des curiosités naturelles, au questionnement sur les origines : celle des langues, des sociétés, de la culture, de l’homme ? » Mais, insistons-y, si elle trouve si naturellement sa place au palmarès du prix Verdickt-Rydams, du nom du plus généreux donateur dont l’Académie ait pu bénéficier ces dernières années, c’est par l’évidence de son talent d’écrivain.
|