|
|
|
|
Charles Bertin, une uvre de haute solitude
de Anne-Rosine Delbart
|
|
|
|
|
|
Genre : Essai Collection : Histoire littéraire / Poche Format : 11,5 x 18 cm Nombre de pages : 268 p. Date de publication : 1993
ISBN : 2-8032-004-X
Prix : 9,50 €
|
|
|
|
|
|
|
|
À propos du livre (extrait de l'Introduction)
L'irrémédiable solitude de l'être humain est le thème dominant des poèmes, des pièces et des romans de Charles Bertin. Né en 1919, à Mons, neveu et filleul de Charles Plisnier, salué dès ses débuts comme un maître dans les trois formes où il s'exprime, Charles Bertin assure à l'austère continuité de son uvre la plus haute vibration d'un style classique affirmé comme un programme d'éthique littéraire. (
)
Le propos fondamental de mon livre est d'analyser les raisons et d'examiner les aspects de cet envahissement de la solitude dans l'uvre d'un homme qui n'a jamais manqué d'amis et de conseillers précieux. Il s'attache à découvrir les origines et à étudier les différentes formes de cette obsession si prégnante dans la conscience d'un écrivain qui revendique pourtant son appartenance à une grande famille : celle des créateurs qui l'ont précédé, orienté ou encouragé sur le difficile chemin de l'écriture et qui ont nom Plisnier, Thiry, Valéry, mais aussi Shakespeare, Dostoïevski, Balzac, Flaubert, Dickens, Proust, Kafka, Charles Morgan
et Jules Verne. Et, passant en revue, au fil des uvres, les multiples manifestations de la solitude et son influence sur les autres hantises de l'écrivain, cette monographie montrera que la création de Charles Bertin est née d'une nécessité qui implique et explique à la fois la solitude.
|
|
|
|
À propos de l'auteur
Anne Rosine Delbart, née en 1968, est assistante à la Faculté de Philologie romane de l'Université libre de Bruxelles où elle a conquis sa licence avec la première version du présent ouvrage. Celui-ci a été couronné par le Prix Constant de Horion, de l'Association des Écrivains de Belgique.
|
|
|
|
Lire un extrait
Mons, le 5 octobre 1919. Au 10 de la rue Chisaire, Rose Plisnier met au monde son unique fils, Charles. Elle avait épousé le 27 avril 1917 Camille Bertin, un ami de son frère Charles Plisnier.
À vingt-sept ans, Rose est une ravissante jeune femme brune, à la peau mate, aux yeux de mûre noir, à la longue chevelure patiemment disciplinée en chignon. Elle nourrit pour son frère, qui est son cadet de quatre ans, une affection qui s'accroît de l'inquiétude qu'elle éprouve devant une nature passionnée qu'elle devine promise à toutes les tempêtes de la vie. Naturellement, tous les amis de son frère sont amoureux d'elle. Il lui arrive, quand elle apporte le café dans la chambre de son frère, de participer aux discussions parfois orageuses qui animent le groupe.
Entre ces amis, c'est Camille qu'elle élit. Il est d'origine assez modeste et son mariage l'introduit dans ce milieu de bourgeoisie relativement aisé où vivent ses beaux-parents, Marie Bastien et Bernard Plisnier qui gèrent une firme de bonneterie. Parlant plus tard de Charles Bertin, Jean Tordeur évoquera cette «bourgeoisie austère et fermée
dont il pénètre très jeune les règles, dont il éprouve le poids, mais dont il ressent également la fascination» : en dépit de l'ironie souvent cruelle qui colore le récit, le lecteur du bel Âge, où la bourgeoisie montoise du début du siècle joue moins le rôle du décor que celui d'un véritable personnage, a maintes fois l'occasion de mesurer l'étendue de cette fascination.
En 1924, le jeune ménage quitte la rue Chisaire pour s'installer à Boussu, à une douzaine de kilomètres de Mons et y poursuivre la gestion de la firme commerciale. C'est dans ce village que Charles Bertin passera toute son enfance. C'est à l'école communale qu'il fera ses études primaires.
Comme il n'a rien d'un enfant fragile ou complexé, il s'accommode parfaitement de la rusticité de la vie villageoise et c'est de tout son cur et de tout son corps qu'il participe aux escapades de ses compagnons de classe. Le jeudi après-midi, il réunit ses compagnons dans le vaste jardin de la rue Guérin dont le verger se transforme pour quelques heures en une île de pirates enchantée par les trilles des oiseaux rares que son père abrite dans de nombreuses volières.
C'est sans doute à la musique que l'enfant doit de connaître ses premiers émois artistiques. La très pure voix de soprano de sa mère elle avait obtenu en 1913 un premier prix de chant et de solfège au Conservatoire de Mons est pour lui une source inépuisable de joie.
|
|
|
|
Table des matières
Introduction : Le thème de la solitude dans l'uvre d'un écrivain français de Belgique
Chapitre I : Charles Bertin, portrait d'un «honnête homme». Profil d'une vie. Esquisse d'une uvre
Chapitre II : Charles Bertin, une philosophie de l'existence. À la charnière de l'absurde, un humanisme démystifié
Chapitre III : L'uvre de Charles Bertin : seul
Trio en «seul» majeur
I. Seul devant le bonheur
A. Les héros de la réussite
1. L'amour
1° L'amour physique
2° Les amours multiples
2. Le pouvoir
1° Le pouvoir du conquérant
2° Le pouvoir politique
3° Le pouvoir de l'enfance
4° Le pouvoir de guérir
3. L'art
1° L'art de la magie
2° La magie de l'art
B. Les héros de l'échec
1. Haïr d'aimer
2. Un choix impossible
II. Seul devant la vie
A. Avant la naissance
1. L'isolement
2. La circularité
3. L'obscurité
4. La liquidité
5. la femme
B. La naissance
1. L'abandon
2. La trahison
3. La souffrance
C. L'enfance
1. Le jeu
2. La spontanéité
3. Le rire
4. L'amitié
5. L'innocence
D. L'adolescence
1. La dualité
2. La révolte
3. L'orgueil
4. L'errance
E. L'âge adulte
F. La vieillesse
III. Seul devant la mort
1. Omniprésence de la mort
1° La mort physique
2° La mort politique et économique
2. Une double vision de la mort
Chapitre IV : Charles Bertin et son uvre : un combat singulier. Écriture et lecture d'un travail solitaire
I. Quatre traits du style de Bertin
1. La ligne pure
2. Musique et poésie
1° La musique
2° La poésie
a. La poésie de l'écriture
b. La poésie de situation
II. La déshistoire
Conclusion : Quoi ? L'éternité
Annexes
Bibliographie
|
|