À propos du livre
La commémoration du centième anniversaire de la naissance d'Émile Verhaeren a connu, durant l'année 1955, un éclat exceptionnel. Non seulement en Belgique, mais dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique. Elle a marqué combien grand, combien universel demeurait le rayonnement de l'oeuvre du poète de «La Multiple Splendeur», et aussi la permanence, l'actualité de cette oeuvre.
Cette commémoration a été assurée par les soins d'un «Comité National institué par M. Léo Collard, Ministre de l'Instruction Publique et placé sous les auspices de l'Académie royale de langue et de littérature françaises. S. M. le Roi avait daigné accorder son Haut Patronage à ce Comité. C'est en Sa présence que fut officiellement inaugurée l'année Verhaeren par une séance qui se déroula, le 23 mars, dans la grande salle du Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, et au cours de laquelle fut présenté, en première vision, le film évoquant l'oeuvre et la vie d'Émile Verhaeren, film dû à la collaboration de MM. Paul Haesaert et Henri Liebrecht. Le 18 avril, le «Comité culturel et coopératif de la Maison du Peuple», de Bruxelles s'associa à la commémoration Verhaeren par une grandiose cérémonie, marquée par un discours de M. Victor Larock, Ministre du Commerce extérieur, analysant le caractère social de l'oeuvre verhaerénienne. En soirée de gala, une représentation du « Cloître » fut donnée le 22 avril, au Théâtre royal du Parc, avec le concours de M. Victor Francen. Ce gala était rehaussé de la présence de S. M. la Reine Élisabeth. Sa Majesté fit également l'honneur au Comité National d'assister à la séance solennelle d'hommage qui eut lieu, dans la grande salle du Palais des Académies, le 21 mai, date anniversaire de la naissance du poète. On trouvera dans cette brochure le texte des discours prononcés en cette circonstance. Un mois plus tard, le 18 juin, ce fut, toujours en présence de la Reine, l'émouvante cérémonie à Saint-Amand, au bord de l'Escaut, de l'inauguration du nouveau tombeau où Émile et Marthe Verhaeren reposent désormais côte à côte. Vint ensuite, le dimanche 11 septembre, le pèlerinage au Caillou-qui-bique qui revêtit, cette année, un caractère particulièrement impressionnant et vit l'installation, en présence de M. Émile Cornez, gouverneur du Hainaut, d'un nouveau buste du poète. Pour clôturer le cycle de ces cérémonies, les «Jeunesses littéraires» de Belgique organisèrent, le 27 septembre, dans la grande salle du Palais des Beaux-Arts, une séance commémorative plus spécialement réservée aux Écoles, et où prit notamment la parole M. le Ministre Léo Collard.
L'année 1955 vit s'ouvrir successivement à Bruxelles, Liège, Ostende, Mons, Gand, une exposition Verhaeren composée de tableaux, manuscrits, éditions de luxe et objets ayant appartenu au poète.
Il faut encore signaler l'ouverture, à Saint-Amand, d'un Musée Verhaeren, musée permanent installé dans l'ancienne maison du «Passeur d'eau ».
En marge de ces manifestations de caractère officiel, d'innombrables cérémonies commémoratives ont eu lieu en Belgique à l'initiative d'édilités communales, de groupements littéraires ou d'institutions scolaires.
Il convient d'accorder une mention spéciale à la magnifique contribution qu'à diverses reprises et sous diverses formes, notre Institut National de Radiodiffusion a apportée à la célébration du centenaire de l'auteur des «Forces Tumultueuses». Deux bel-les et amples manifestations sont, en outre, à mettre à l'actif des «Amitiés françaises» et de l'«Alliance française».
Mais la commémoration Verhaeren a largement débordé le cadre de notre pays et a pris un caractère international. Un Comité français s'est constitué sous la présidence de Mme la Duchesse de la Rochefoucauld. A ce Comité est due l'organisation de plusieurs cérémonies d'hommage: à la Sorbonne, où prirent notamment la parole, M. Jean Berthoin, Ministre de l'Éducation Nationale, et M. Jacques de Lacretelle, de l'Académie française; à Saint Cloud où l'on entendit M. Bonne/ous, Ministre des P.T.T.; à Rouen où fut baptisée une nouvelle rue Émile Verhaeren. Chacune de ces cérémonies fut rehaussée de la présence de S. E. le baron Guillaume, ambassadeur de Belgique en France. La Bibliothèque Nationale à Paris prêta ses locaux à une exposition Verhaeren.
Parmi les autres pays qui, au cours de cette année 1955, voulurent s'associer, sous une forme ou sous une autre, à la célébration du centenaire de Verhaeren, il faut citer l'Angleterre, les États-Unis, l'U.R.S.S., l'Allemagne, la Bulgarie, le Canada, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, le Danemark, la Suède, la Suisse, la Norvège, la Roumanie, la Tchéco-Slovaquie, le Japon, le Grand-Duché de Luxembourg (où fut donnée, en présence de la famille grand-ducale, une représentation du « Cloître »). Un certain nombre de ces pays firent appel à des conférenciers belges pour parler de Verhaeren. M. Edmond Vandercammen, membre de notre Académie, alla conférencier en Argentine, au Brésil et en Uruguay. Mention particulière doit être faite également des quinze conférences que Mme Marie Gevers donna dans les principales villes du Congo, durant les mois d'octobre, novembre et décembre.
Dans l'impossibilité de reproduire tout ce qui, durant cette année, a été dit ou écrit sur le poète des «Villes Tentaculaires», nous nous bornons, dans cette brochure-souvenir, à publier les discours qui ont été prononcés à titre officiel ou au nom d'une institution. On trouvera, toutefois, in fine, la nomenclature des principales publications et etudes qu'a suscitée la commémoration du grand poète belge.
Luc Hommel
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