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Le mouvement romantique en Belgique (1815-1850). II Vers un romantisme national
de Gustave Charlier

Gustave Charlier - Le mouvement romantique en Belgique (1815-1850). II Vers un romantisme national

Genre : Essai
Format : 16,5 x 25,5 cm
Nombre de pages : 546 p.
Date de publication : 1948
Prix : 14,90 €

À propos du livre

Nonum prematur in annum… L'exigeant précepte d'Horace a trouvé, cette fois, sa rigueur dépassée, puisque c'est de 1948 qu'est daté le premier tome du présent ouvrage. Bien malgré nous, il est vrai : des occupations professorales absorbantes, la maladie ensuite, puis de cruelles épreuves familiales ont, trop longtemps sans doute, retardé la rédaction, la mise au point et l'achèvement de ce tome II et dernier.

On s'en excuse.

Après un tel délai, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler à cette place le dessein qui n'a pas cessé d'être le nôtre. C'est de poursuivre, dans le milieu belge, entre 1815 et 1850, une enquête attentive sur l'évolution des idées, des tendances et des réputations littéraires. La suivant à la trace, nous avons cherché à en préciser la marche dans les esprits et dans les écrits de ce temps. Revues et journaux, préfaces et critiques nous ont fourni l'essentiel de notre documentation. Nous avons tenu le plus grand compte des influences étrangères, et singulièrement de celle du romantisme français, dont la contrefaçon multiplie alors les oeuvres parmi nous. Et nous n'avons pas négligé de mesurer, quand il y avait lieu, les répercussions des événements politiques ou sociaux sur le devenir, en nos provinces, de la «chose littéraire».

Notre propos a donc été, dans l'essentiel, l'étude d'un mouvement d'idées. On aurait tort de chercher ici un relevé complet des auteurs belges de l'époque romantique et un catalogue de leurs ouvrages. Nous avons, pour notre modeste part, essayé de tracer un tableau abrégé de cette époque de notre passé littéraire dans quelques chapitres de la grande Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, dont nous avons naguère dirigé la publication avec notre savant confrère et collègue, M. Joseph Hanse. On nous permettra d'y renvoyer.

Ici, la production nationale nous intéresse avant tout dans la mesure où elle rend témoignage de la marche des idées littéraires ou en illustre le cheminement. Volontairement réduites au minimum, nos indications bibliographiques sont, strictement, celles des textes qui ont fourni nos citations ou autorisé nos conclusions. En d'autres termes, notre dessein a été ici, avant tout d'apporter une contribution valable à l'histoire des idées, er souhaitant qu'elle puisse servir à illustrer un jour ce que notre regretté maître Fernand Baldensperger appelait «une sorte de philosophie de la vie et du mouvement en littérature».

Nous ne nous flattons pas d'y avoir réussi. Du moins espérons nous qu'on pourra trouver aux pages du présent tome, comme à celles du précédent, des citations nouvelles ou peu connue: et des témoignages inédits, utilisables pour l'histoire littéraire de demain.

Lire un extrait

La Révolution de 1830, qui crée une Belgique indépendante, paraît aussi, tout d'abord, ralentir et comme dériver le courant littéraire qui avait pris force et vigueur dans les dernières années du régime hollandais. Aussi bien, du fait du changement de régime, l'opinion lettrée a-t-elle perdu quelques-uns de ses meilleurs guides : ces journalistes officieux qui défendaient per fas et nefas la politique du roi Guillaume. Charles Froment, par exemple, après avoir quelque temps encore orchestré une violente opposition «orangiste», se verra expulsé par le gouvernement de Bruxelles et ira mourir à Wazemmes, près de Lille. D'autre part, certains jeunes gens de talent, que la littérature avait d'abord attirés, vont jouer un rôle actif dans le nouvel État, et leurs fonctions officielles, ou officieuses, les prendront tout entiers. Ainsi de P.-F. Claes, qui semblait pro-mettre un critique perspicace et averti; ainsi encore de Sylvain Van de Weyer, qui paraissait destiné à devenir le philosophe de notre romantisme, et qui fera dans la diplomatie une carrière aussi brillante qu'inattendue.

D'une manière générale, du reste, l'intensité même de la vie politique porte préjudice à l'activité littéraire. Le jeune royaume doit s'organiser, se défendre, s'imposer à l'Europe, régler ses finances, préparer son essor industriel et commercial. Ces tâches multiples et urgentes accaparent son élite, qui cependant reste seule à participer encore à la vie de l'esprit. La masse, où domine la petite bourgeoisie, est elle-même vivement sollicitée par les questions politiques et se détache, pour un temps, de toute curiosité littéraire. Le journal liégeois Le Politique le constate encore au début de 1833: «Aujourd'hui que la politique absorbe et envahit tout, que les regards sont tournés avec anxiété vers le dénouement du grand drame européen, comment oser aborder des sujets moins sérieux? La littérature abandonnée s'efforce en vain de fixer notre attention et de charmer nos loisirs; à peine lui prêtons-nous une oreille inattentive…»

Afin de se faire admettre, il faudra, pour un temps, que la littérature «s'engage». Pour s'imposer à l'attention, elle devra elle-même traiter les sujets qui hantent tous les esprits. La poésie, notamment, se fait politique ou sociale. Elle devient militante et illustre par un lyrisme, hélas souvent médiocre, les courants d'idées qui entraînent l'époque.

Table des matières

AVANT-PROPOS

1. — LENDEMAINS DE RÉVOLUTION

Déclin de l'activité littéraire dans l'intensité de la vie politique.

i. — Le Saint-Simonisme. — Sa propagande en Belgique. — Accueil contrasté et rapide décadence. — Les Chants de Réveil de Ch. Donald. — Ses imitateurs.

II. — La poésie politique. — L'influence de Béranger, de Casimir Delavigne, d'Auguste Barbier, de Barthélemy et Méry. — Leurs disciples belges. — La vogue de la cantate.

III. — Le retour à la littérature. — Quelques mises au point. — Le type du «Jeune Belgique». -- Caractères du « bousingot » belge. -- Les suicides romantiques. — Le cas van Beveren et les commentaires qu'il suscite.

IV. — Faible action des lettres étrangères. — La gloire de Byron et de Walter Scott. — Mistress Trollope et lady Morgan. — Un nouvel astre au ciel anglais : Bulwer-Lytton. — La mort de Goethe. — Intérêt pour la poésie épique allemande. — Bürger et Uhland. — Boerne et Jean-Paul. — Révélation de Henri Heine. — Mickiewicz et la poésie polonaise. — Gloire de Silvio Pellico.

II. — LE FLOT ROMANTIQUE (1830-1835)

Le Retour aux lettres.

i. — Éclipse passagère de Chateaubriand. — Permanence de la gloire lamartinienne. — Des vers de Charles Froment. — Parallèle avec Casimir Delavigne. — Une épître de Mme Van Langendonck. — Un voyage en Belgique manqué.

II. — Victor Hugo. — Un hommage liégeois. — Une épître belge dans l'Avenir. — L'accueil fait aux Feuilles d'Automne : enthousiasme d'une part, réserves et éloges mesurés d'autre part. — Réaction contre l'horrible. — Le fort et le faible de Notre-Dame de Paris. — Intérêt pour Littérature et philosophie mêlées.

III. — Fâcheux débuts d'Alfred de Musset. — Éloges du Spectacle dans un fauteuil. — Enthousiasme d'André Van Hasselt et ironie de J.-B. Vautier. Musset, héraut du romantisme. — Réticences devant le Stello de Vigny. -- L'apologie du poète et du romancier par Auguste Baron. — Éloges concordants de l'Emancipation et de l'Indépendant. Les amitiés belges de Sainte-Beuve. — Accueil mélangé réservé au poète. — Divergences autour de Volupté.


IV. — La révélation de George Sand. — Résistances à Lélia. — Byronisme ou satanisme ? — Un greffier paladin. — Son apologie de George Sand. — Autour du Secrétaire intime et de Jacques. — Éloges unanimes du style et condamnation des tendances de l'oeuvre.


V. — L'astre de Balzac à l'horizon belge. — Les Romans et contes philosophiques l'imposent à l'attention. — Semi-échec des Contes drolatiques. — Le «peintre de la femme». — Le Médecin de campagne. — Succès d'Eugénie Grandet. — La réédition des Chouans.

VI. — Vogue de Lamennais. — Succès foudroyant des Paroles d'un Croyant. — Polémiques autour de ses idées ; accord sur sa valeur littéraire. — Gloire sans lendemain. — Celle de Charles Nodier se maintient. — Son voyage en Belgique de 1835. — Déclin de Mme Desbordes-Valmore. — Ses oeuvres en prose le précipitent.

VII; — Réputation de Mérimée. — Attention peu avertie pour Stendhal. — Le Rouge et le Noir mis à son rang. — Révélation d'Eugène Sue. — Curiosité pour le roman maritime. — Con-damnation du genre. — Le Bibliophile Jacob et Michel Raymond. — Vogue fugitive de Gustave Drouineau. — Jules Janin et Saintine. — Brillants débuts de Frédéric Soulié. — Quelques minores.

III. — L'APOGÉE DU DRAME (1830-1835)

I. — Un compte rendu critique d'Hernani. — Antony à la Monnaie. — Un débat de moralité. — Deux tableaux d'ensemble de la scène française. — Vues sur l'avenir. — Nouvelle offensive du mélodrame. — D'Il y a seize ans à L'Abbaye au bois. — Succès d'Henri Monnier.

II. — La Tour de Nesle à Bruxelles. — Son succès triomphal. — Un concert d'éloges. — Richard d'Arlington favorablement accueilli à Bruxelles et à Liège. — Sort contrasté du mélodrame. — Réflexions sur Antony.

III. — Vues pessimistes sur le théâtre français. — lin sujet belge à la Porte Saint-Martin. — Échos de Le Roi s'amuse. — Lucrèce Borgia condamnée à Gand, mais louée à Bruxelles. — Sa représentation à la Monnaie. — Polémiques autour de la pièce. — Son succès à Liège. — Médiocre accueil réservé aux Enfants d'Édouard. — Le fort et le faible de Marie Tudor. — Vues d'en-semble sur Hugo et Dumas dramaturges. — L'Angèle de Dumas, parangon de moralité dramatique. — Elle est applaudie à Bruxelles et à Liège. — Chute de Thérésa. — Froideur pour le Louis XI de Delavigne.

IV. — Un succès belge à la Monnaie : la Jacqueline de Bavière de Prosper Noyer. — Il est confirmé à Liège et à Namur. — Les espoirs qu'il engendre. — insuccès de Fernand-Alvarez de Tolède de Félix Bogaerts et du Jacques Artevelde de Victor Joly.

V. — Le drame romantique en province. — Son procès devant la Chambre des représentants. — Regain d'intérêt pour Tartuffe. — Succès de Latude, ou trente-cinq ans de captivité. — Commentaires sur Angélo et Chatterton. — Marie Dorval à Bruxelles. — Applaudie dans Antony et Angélo, elle déçoit dans Chatterton. — Son succès dans Henri III et sa cour. — Clotilde et Trente ans, ou la vie d'un joueur. — Influence des représentations de Mme Dorval. — Ses triomphes à Anvers et à Gand. — Sa tournée marque le point culminant de la faveur du drame en Belgique.

IV. — LA QUERELLE DE LA CONTREFAÇON

I. — Premiers nuages sur l'amitié franco-belge. — Français et fransquillons ». — Les voyageurs français et leurs bévues. — Les chroniqueurs parisiens et leurs ironies boulevardières. --Comment elles sont accueillies.

II. — La querelle de la contrefaçon. — Origines et importance de l'industrie de la réimpression. — Son évolution et ses procédés. — Le problème vu par Auguste Baron. — Les premières protestations françaises.

III. — L'offensive de Jules Janin et du Journal des Débats. — Celle de la Revue de Paris. — Répercussions en Belgique. — Balzac et sa Lettre aux écrivains français. — Son contenu et ses tendances. — Ses violences antibelges. — Calme de notre opinion. — La philippique de Weustenraad. — L'affaire du Voyage en Orient. — Campagne de la Revue Belge.

IV. — Réactions nuancées de la presse belge. — Elle plaide les circonstances atténuantes. — La contrefaçon fatale aux lettres nationales. — Les craintes de l'opinion catholique. — La pétition de la «Société des gens de lettres belges». — Modération de Victor Hugo. — L'avis pondéré de Sainte-Beuve. — L'opinion belge contre la contrefaçon.

V. — Le déclin de la contrefaçon. — Une mission de Gérard de Nerval. — Accords de plus en plus fréquents entre éditeurs français et belges. — L'édition parisienne baisse ses prix. — Des écrivains français aspirent à être contrefaits. — De Loménie et son «forban» bruxellois. — L'aspect politique de la question. — La convention de 1852 met fin à la contrefaçon belge.

V. — PRÉMICES

REVUES ET POÈTES

I. — Le Recueil encyclopédique belge. — Son vaste programme et son caractère professoral.— Son rapide échec. — La part qu'il fait à la littérature. — L'Artiste et ses avatars. — Ses efforts en faveur des lettres nationales. — Son prompt découragement.

II. — La nouvelle Revue Belge, organe de l'« Association nationale pour l'encouragement et le développement de la littérature en Belgique ». — Ses ambitions. — Son succès initial. — Sa décadence et la Revue de Liège. — Sa rivalité avec l'Artiste. — La Belgique littéraire et industrielle. — Son programme. — Son hommage aux initiatives liégeoises. — Sa prompte disparition. La Renaissance, tout orientée vers les beaux-arts. — Les revues politiques : la Revue de Bruxelles et la Revue Nationale belge. — La littérature s'y trouve vite réduite à la portion congrue.

III. — Les premiers essais poétiques. — Les Primevères de Van Hasselt. — Sa préface. — Les rapports du poète avec Hugo. — Ses épigraphes. — Le peu de sûreté de sa langue. — Son labeur de styliste. — Encouragements et réserves de la critique. — Religion et Amour de P. De Decker. — Une diatribe du Messager de Gand. — Accueil favorable de la critique. — La deuxième partie de ce recueil. — Le poète dévie vers la politique.

IV. — Les Passe-temps poétiques d'Adolphe Mathieu. — Son abondance négligée et son manque de nouveauté. — Son imitation de Hugo et son patriotisme de clocher. — L'énigmatique Florestan Delavault et ses Émotions. — Sa parenté avec Lamartine et Hugo. — Son apologie du suicide. — Les Satires et Élégies de Louis Labarre. — L'élément satirique y domine. — Antiromantisme de l'auteur. — Les Violettes de Mme Félix De la Motte. — Son lamartinisme. Ses thèmes nationaux. — Eugène Robin et le byronisme d'Égoïsme et de Livia. — Une version saint-simonienne de la légende de Faust.

V. — Un enfant prodige : Adolphe Siret. — Ses Genêts. — Sa stérile abondance et son manque d'originalité. — Benoît Quinet et La Voix d'une jeune âme. — Son ardeur religieuse et ses convictions politiques. — Poésie et Amour de Charles Potvin. — Plus d'éloquence que de lyrisme. — L'influence de Byron et le culte de la liberté. — Eugène Gaussoin et ses Mitrailles. — Ernest Buschmann et ses Rameaux. — Ses ballades à la manière de Hugo. — Vigueur de son inspiration satirique; ses odes à sujets nationaux. — Les scènes historiques en vers de L'Écuelle et la Besace.

VI. — Une soirée chez Charles Rogier en 1841. — Le Remorqueur et son succès. — Les antécédents de Théodore Weustenraad. — Analyse du Remorqueur. — Le Haut Fourneau. — Les Poésies lyriques de 1848. — Défauts et qualités de ce lyrisme. — Ses éléments de nouveauté. — De Weustenraad à Verhaeren.

VII. — Quelques minores. — L'Anversois Félix Bogaerts. — De Frénoy, Giron et Rahlenbeck. — Les élèves gantois du professeur Moke. — Deux entraîneurs français : Antonin Roques et Léger Noël. — Le bilan poétique d'une décade.

VI. — AUTRES PRÉMICES

LES PROSATEURS

I. — La vogue de l'histoire nationale. — Les premières Histoires de Belgique. — Les premiers travaux historiques : J.-B. Nothomb, Jules Van Praet, les Esquisses historiques de L.-M. Polain.

II. — L'essor du roman historique. — La tradition de Moke. — Jules de Saint-Genois : Hembyse (1835) et la Cour du duc Jean IV (1837). — J.-B. Coomans : La Clé d'or (1837); Richilde (1839); Baudouin Bras-de-Fer (1841). — Controverses sur le roman historique. — Formes accessoires du genre. — Un essai de roman maritime : le Moïse Vauclin de Siret.

III. — Les premières tentatives de romans de moeurs. — Soeur et Frère de Joseph Gaucet. — Jules Vanard de H.-J. Evrard, et sa nouveauté. — Quelques autres essais : Ch. Poplimont et ses fictions les Mémoires d'une souris de J.-B. Coomans. — Les contes de Marie Joly. — Gaspard De Cort et Henri Colson.

IV. — Les voyageurs : les Souvenirs d'Italie du marquis de Beauf-fort et De Bruxelles à Constantinople de René Spitaels. — Les premiers critiques : Auguste Baron, Eugène Robin et Alfred Michiels.

V. — Faiblesse de notre production en prose avant le réalisme.

VII. — L'ANTIROMANTISME

1. — La réaction contre le romantisme. — Une prédiction de Philippe Lesbroussart. — Un cri d'alarme d'Auguste Baron. — L'influence des Études de Nisard. — Contre la « littérature industrielle ». — L'ironie de Delmotte. — Un jugement sévère sur le drame moderne.

II. — Le premier pamphlet antiromantique : Grandgagnage et les Voyages et Aventures de M. Alfred Nicolas. — Folies et cadavres romantiques. — Une parodie du drame. — Résistances classiques. — Une «botteresse» lectrice de Dumas et de Hugo. — Programme d'une campagne satirique. — Son fort et son faible. — Un complément : Alfred Nicolas ou la littérature monstre. — L'accueil réservé de la critique.

III. — L'offensive contre la littérature boulevardière. — Le pré-tendu Van Engelgom et ses Lettres sur les écrivains français. — Leur dessein et leur portée. — Leur caractère anecdotique et caricatural. — Contre Musset, Balzac, Alphonse Karr et quelques autres. — Fureurs parisiennes contre Van Engelgom. — Une imitation : Un mois à Paris, de Louis Labarre.

IV. — Le romantisme en proie aux pédagogues. — Les Conférences littéraires de l'abbé Louis. Sa critique de Mme de Staël et de Chateaubriand. — Ses sévérités pour Lamartine et Hugo. — L'Essai de Poétique de l'abbé Nyssen. -- Sa définition du romantisme.

V. — L'antiromantisme vers 184o. — La Revue de Bruxelles et l'Émancipation. — Un essai de mise au point d'Eugène Robin. — L'accueil fait à l'Histoire de la littérature française de Nisard. — Un article caractéristique de la Revue Nationale.

VIII. — LE DÉCLIN DU DRAME ROMANTIQUE

A. DE Mme DORVAL À RACHEL.

1. — Indécision de l'évolution dramatique. — Le succès de Marie Tudor. Réserves de la critique.

II. — La querelle de Ruy Blas. — Une «avant-première». — Un succès contesté. — Réactions de la critique. — Corneille ou Scarron? — Éloge du cinquième acte et condamnation unanime du quatrième.

III. — L'intérêt pour les débuts de Rachel. — Retour à Racine? L'actualité politique contre l'actualité dramatique. — Première apparition de Bouchardy. — Froideur pour la Popularité de Casimir Delavigne. — D'Anicet Bourgeois à Frédéric Soulié. — La statue de Talma. — Lazare le Pâtre : un succès de pleurs et de rires. — Chute de La Fille du Cid.

IV. — Le retour de Mme Dorval. — Un succès personnel enlevé de haute lutte. — L'avis de la critique : un talent inégal dans un répertoire mort. — Mme Dorval à Liège : son triomphe dans Angélo. — Autour de la Grâce de Dieu et de Ruy Blas.

V. — L'ombre de Rachel la devance. — Ses représentations triomphales à Bruxelles. — Ses interprétations de Camille et d'Hermione. — Son succès à Gand. — Persistance de l'enthousiasme pour la tragédienne. — Son triomphe dans Marie Stuart. — La Monnaie envahie ; ce que ce succès doit au chemin de fer. — Rachel en province.

IX. — UNE REVISION DES VALEURS

A) Les Poètes.

1. — La prompte décadence du romantisme dans notre opinion. — Comment elle donne lieu à une revision des valeurs littéraires.

II. — La réputation poétique de Victor Hugo, à partir des Voix Intérieures. — Permanence de son prestige. — Une polémique Raoul-Robin. — Enthousiasme pour Les Rayons et les Ombres. — Un article synthétique de la Revue Nationale. — Sensation faite par Le Rhin. — Hugo et l'opinion catholique.

III. — Lamartine reste pour nous l'auteur des Méditations et des Harmonies. — Succès modéré du Voyage en Orient. — Enthousiasme pour Jocelyn. — Accueil réservé fait à La Chute d'un Ange. — L'homme politique et l'orateur.

IV. — Sévérité pour Alfred de Musset. — Ses Nuits éveillent peu d'échos. -- Un bilan de son oeuvre dans la Revue Nationale. — On applaudit à sa Réponse au Rhin Allemand.— Ses imitateurs belges. — Alfred de Vigny reste l'auteur de Cinq-Mars.— Estime pour son oeuvre poétique : le Cor et Moïse. — Le prosateur : on applaudit à Servitude et grandeur militaires. — Regrets de son silence.

V. — Fâcheux débuts chez nous de Théophile Gautier. -- Fortunio et la Comédie de la Mort. — Perplexités de notre critique devant son oeuvre. — Prompte décadence d'Auguste Barbier. Déchéance de Delavigne. — La réputation de Béranger se main-tient. — Le cas d'Hégésippe Moreau. — Edgard Quinet. — Édouard Turquéty et Jean Reboul. — Le souvenir de Soumet. — Gérard de Nerval méconnu.

X. — UNE REVISION DES VALEURS

B) Les Prosateurs.

1. — Les initiateurs. — Déclin de Chateaubriand. — Polémiques autour de la Vie de Rancé. — Vogue persistante de Charles Nodier. — Son voyage de 1835. — Son éloge posthume par Félix Delhasse et le baron de Reiffenberg.

II. — Défaveur croissante du roman balzacien. — Le fort et le faible de César Birotteau. — Balzac taxé de «stérile abondance». — Réserves sur la Maison Nucingen, Un grand homme de province à Paris et l'Histoire des Treize. — Condamnation du théâtre de Balzac.

III. — Déclin de George Sand, à partir des Lettres d'un Voyageur. — Goût persistant pour son style. — Succès de La dernière Aldini et échec total de Spiridion. — Elle garde pourtant son influence : Frédéric Liedts et Caroline Gravière. Critique de ses fictions socialisantes. — L'influence de Lamennais. — Échec du Livre du Peuple. — Condamnation du «prêtre déserteur», que des poètes persistent à exalter. — Sympathies pour Montalembert et pour le P. Lacordaire.

IV. — Les avatars d'Eugène Sue : du roman maritime à Mathilde, dénoncée comme une oeuvre néfaste. — Vogue inouïe des Mystères de Paris. — Polémiques sur cette fiction, qui fait scandale. — Tempête politique autour du Juif Errant. — Le satanisme de Frédéric Soulié et ses Mémoires du Diable.

V. — Les minores. — Chute totale de d'Arlincourt. — Succès populaire de Paul de Kock. — Michel Masson et Léon Gozlan. — Mérimée peu prisé comme nouvelliste. — Indifférence pour Beyle. — Les fictions historiques de Dumas père : leur vogue s'impose malgré les censeurs.

VI. -- Les critiques et les historiens. — Sainte-Beuve tarde à être mis à son rang. — De Loménie et Cormenin. — Alphonse Karr et ses Guêpes. — Estime pour Michelet et enthousiasme pour Louis Blanc.

XI. — LE DÉCLIN DU DRAME ROMANTIQUE

Les derniers sursauts.

I. — Frédérick Lemaître à Bruxelles. Il déçoit dans Kean et se relève dans Ruy Blas. — Son réalisme dans Richard d'Arlington. Sa création de Robert Macaire et son triomphe parmi les huées. — Destin de plus en plus douteux du drame. — Un élève de Talma à Bruxelles : Pierre Ligier. — Un réquisitoire de L.-V. Raoul contre le théâtre romantique.

II. — Retentissement d'une chute et d'un succès : les Burgraves et Lucrèce. — Condamnation nuancée des Burgraves dans l'Indépendant; leur exécution dans la Revue Nationale. — Lucrèce est-elle une vraie tragédie classique? — On s'accorde à y voir un succès de réaction. — Dégoût croissant pour le drame romantique.

III. — Rachel à Liège en 1846. — Elle y triomphe dans Horace, dans Virginie et dans Phèdre. — Un feuilleton de Th. Gautier. — Retour de Rachel à Liège en 1847 : elle s'y surpasse dans Britannicus. — Une dernière tournée de Mme Dorval. — Applaudie dans Marie-Jeanne ou la femme du peuple, elle connaît néanmoins la désaffection du public. — Un succès d'estime de Frédéric Soulié.

IV — Un débat sur l'Agnès de Méranie de Ponsard. — Sévérité croissante pour le drame romantique. — Un succès d'hilarité : Gaspardo le Pêcheur. -- Analyses plaisantes de la poétique de Bouchardy. — Une exception : le Chevalier de Maison-Rouge d'Alexandre Dumas.

V. — L'actualité politique fatale au théâtre en 1848. — Détresse de Rachel à Liège. — Fin du drame romantique chez nous. — Les tentatives dramatiques d'Édouard Wacken. — Le succès de son André Chénier. Son Serment de Wallace et son Hélène de Tournon ne le retrouvent point. — Les épigones du drame ro-mantique : de Louis Hymans à Charles Potvin.

XII. — L'ESPRIT DU NORD

Le recours au septentrion littéraire.

1. — Le manifeste d'Ernest Buschmann. — L'exemple d'André Van Hasselt. — La vogue de Schiller et ses conséquences. — La défiance envers Goethe. — La critique de l'apologie de Faust par Henri Blaze. — Les imitateurs belges de Goethe.

II. — L'accueil fait aux successeurs de Mme de Staël. — Savoye et Alfred Michiels. — Le livre de Nicolas Martin. — Les travaux de P. Janssens et d'Émile Frensdorff. — Nos traducteurs des poètes et conteurs allemands. — L'accueil fait à Henri Heine. — De Van Hasselt à Édouard Wacken. — La déception d'Étienne Hénaux. — Avantages et dangers de l'influence allemande. — L'exemple de Hoffmann.

III. — La part faite à l'influence anglaise. — La révélation de Fenimore Cooper. — Premières traces de Ch. Dickens et d'Edgar Poe.

IV. — L'apport slave. — L'influence polonaise. — Pouchkine et Bulgarin. — Impressions d'un voyage en Russie. — La poésie des cosaques.

V. — Le pendant méridional. — Souvenirs dantesques. — La vogue de Silvio Pellico. — L'influence de Manzoni. — La révélation de Leopardi. — Cesare Cantù et Guerrazzi.

XIII. — LA DERNIÈRE DÉCADE

La place de Liège dans le mouvement littéraire.

I. — Aspirations classiques de notre second romantisme. — Regain d'intérêt pour les vieux genres. Denis Sotiau et le poème didactique. — La satire. — La fable. — Reprise du procès de la poésie intime. — Les derniers byroniens : Gaucet, De Frenoy, et De Leeuw. — Faible écho d'Alfred Michiels et de son Histoire des idées littéraires. — Ralliement de la Revue de Liège au classicisme.

II. — Sort de la littérature historique. — Mathieu Polain et l'histoire locale. — Vogue des chroniques et légendes. — Léon Wocquier et les traditions luxembourgeoises. — Les évocations folkloriques de Marcellin La Garde. — Ses Grains de Sable et ses Harpes chrétiennes.

III. — Les maîtres du choeur : Étienne Hénaux et son Mal du Pays. — Mérites et faiblesses de ce «Musset liégeois». — Les débuts poétiques d'Édouard Wacken. — Sa conception du lyrisme romantique.

IV. — Tendances classiques du théâtre de Wacken. — Son André Chénier et l'influence de Rachel. — Un retour passager au drame : le Serment de Wallace. — Hélène de Tournon et ses affinités classiques.

V. — Les derniers minores de notre romantisme. — Louisa Stappaerts et ses Pâquerettes. — Les débuts poétiques d'Antoine Clesse. — Paul Marbais et Philippe Gravez. — Vogue du Musset des Comédies et Proverbes. — Succès de la tragédie et de Ponsard. Éloges de Bayart et de Scribe. — Goût croissant de la musique.

VI. — L'essor de la littérature dialectale. — Ses débuts. — Le témoignage de Grandgagnage. — Ce qu'elle doit au romantisme. Sa prédilection pour les genres classiques : la chanson et la fable. Elle accuse et favorise le retour aux idées classiques.

CONCLUSION

INDEX DES NOMS CITÉS


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