À propos du livre
Comme le film des premières années se déroule dans la mémoire de celui qui est sur le point de quitter la vie, ces « Bulles bleues » s’échappent de la mémoire de Maeterlinck, à quelques mois de son dernier appareillage. Elles s’imposent à lui, il ne les rédige pas, les dicte à sa femme au fil de ses souvenirs lointains. Et c’est tout un univers qui ressurgit de l’oubli, nimbé de poésie, mais précis comme des enluminures médiévales.
Maeterlinck n’idéalise pas ce qu’il se remémore. Il est quelquefois féroce, satirique, insolemment espiègle. Mais ce qu’il nous confie en toute simplicité, sans la moindre tentation d’autocélébration, c’est l’enfance d’un artiste qui deviendra poète, inspirera plasticiens et musiciens, sera l’un des pionniers de la modernité, dont on mesure, plus encore aujourd’hui que jadis, quel découvreur il était.
Il est rare de pouvoir rejoindre avec une telle intimité la source de ce qui deviendrait un destin d’exception et une œuvre d’une importance essentielle. Les Bulles bleues nous réservent cette grâce.
Maurice Maeterlinck, né le 29 août 1862 à Gand, et décédé le 5 mai 1949 à Nice, est le plus honoré des écrivains belges. Le prix Nobel de Littérature lui fut décerné en 1911. |