À propos du livre
Trois femmes se penchent sur un thème qui les a longtemps requises, la passion. Et une quatrième s’enquiert de ce qu’elles en ont écrit et, à la faveur de rencontres voulues ou fortuites, les interroge plus avant sur la question. C’est ainsi que s’est conçu et composé ce petit livre, dû à France Guwy, observatrice septentrionale (Flamande, elle a longtemps été chroniqueuse aux Pays-Bas) des lettres de langue française.
Ses trois interlocutrices sont d’éminentes scrutatrices de ce phénomène dont Alain avait vu que la désignation livre l’une des composantes. « Il y a du supplice dans la passion, disait-il, et le mot l’indique. » Suzanne Lilar s’y est affrontée tant dans son théâtre (n’est-elle pas l’un des rares auteurs féminins d’une pièce sur Don Juan, Le Burlador ?) que dans le roman (sa célèbre Confession anonyme est devenue, portée à l’écran, le film d’André Delvaux Benvenuta) et, surtout, dans l’essai. Françoise Mallet-Joris, fille de la précédente, a maintes fois, dans sa vaste œuvre romanesque, abordé le sujet sous les angles les plus divers, ne défiant pas sa mère dans l’analyse, mais multipliant avec une rare témérité les évocations fictionnelles.
Quant à Élisabeth Badinter, lectrice de l’une et de l’autre, elle est une des grandes essayistes de ce temps, et n’a cessé d’étudier l’évolution des rapports entre les sexes jusqu’aux profonds bouleversements qu’ils connaissent aujourd’hui, obligeant de reconsidérer en profondeur la passion, concept qui est au cœur de cet ouvrage. |